Sous le bras de l'amiral

Le 20 juillet 2011, 9 heures, accompagnée d'un Canon A720 IS
9 heures, à peine arrivée et voilà-t’y pas que je n’ai le temps de poser mes affaires à la rédaction. En mission, le métier dont je rêve… Votre mission si vous l’accepter : réaliser un double des clefs de l’agence pour le nombre de fois où je reste enfermée dehors. Hum, hum, toutes les raisons sont bonnes pour sortir du télétravail qui caractérise mon stage. M Christophe Gimbert avait pourtant prévenu. 

Sauf que le cordonnier devait attendre patiemment ce moment, le moment où un(e) journaliste du Courrier-Picard oserait pointer le bout de son nez dans sa boutique. Je me suis fait enguirlander fort. Au début, je ne comprenais pas vraiment. Et puis, à force de dégainer mon excuse à moi, avec quelques airs de Parigot et des yeux de cocker, « Je suis stagiaire », le M m’a expliqué son souci. Il y a quelques mois, la rédaction sous l’anonymat d’une rubrique intitulée « Sous le bras de l’amiral » a publié un petit mot cinglant sur une affichette disposée dans sa boutique. L’affichette en question explique au client qu’à partir du moment où ils déposent leurs chaussures aux bons soins du cordonnier, ils payent. 

Toi non plus, tu n’es pas choqué outre mesure… C’est-à-dire que la cordonnerie est un bien d’expérience et malheureusement, ou pas d’ailleurs, on doit accorder notre confiance au coiffeur comme au cordonnier. La qualité du bien ou du service ne sera appréciée qu’a posteriori.

Et le M de me rétorquer que « d’abord, celui qui achète votre journal, il ne l’a pas lu, il doit bien acheter d’abord ». Elémentaire mon cher Watson, l’information est un bien d’expérience

En définitive, c’est plutôt bien que l’anecdote me soit arrivée. Non que je sois une experte de la diplomatie et des plus plates excuses exigibles dans une telle situation mais j’use et abuse, je le crains, du second degré. J’apprécie particulièrement l’humour anglais, l’autodérision et la mise en scène. Mais dans le journalisme, tout ceci s’emploie avec parcimonie. Dès le début, cette rubrique, « Sous le bras de l’amiral », m’a posé question parce qu’elle est sarcastique, d’une méchanceté pure et je ne suis pas sûre que tout lecteur ne la lise avec humour.

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