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Un espace fluvial, deux institutions : COEUR et ICIRMON

Édit du 22 janvier 2010 : Les comptes-rendus de cette série de visites dans la baie du Mont-Saint-Michel et de ses alentours sont disponibles.
Mon compte-rendu
En Bretagne, on peut joindre la Manche à l’Océan atlantique. Par une voie fluviale, longue de 152 kilomètres. Elle est composée de la Rance au Nord, de l’Ille au centre et de la Vilaine au Sud. Et pour joindre l’Ille à la Rance, on a construit un canal au XIXe siècle. Vite obsolète. Je veux dire en tant qu’axe commercial. 

Sur cet espace, deux établissement ont des missions de protection du milieu fluvial : au Nord, le COEUR (Comité Opérationnel des Elus et Usagers de la Rance) et au Sud, l’ICIRMON (Institut du Canal d’Ille et Rance Manche Océan Nord). 

Ce qui est intéressant, c’est que l’un est issu d’une déconcentration, l’ICIRMON ; l’autre est le fruit d’une décentralisation, le COEUR. Ils sont de la même époque : respectivement 1990 et 1994. Et qu’ils ont, chacun chez soi, réalisé les mêmes travaux. Une campagne de désenvasement d’un an, d’environ 90 000 m3 de sédiments, en un lieu précis à chaque fois et avec des outils comparables : l’aspiro-dragage. Forcément, ça donne envie de comparer un peu les choses. De savoir finalement ce qui est le mieux…
Balance by © aracir
Balance by © aracir

D’abord qui décide ? Là, il n’y a pas photo. Il vaut mieux être côté décentralisation : des communes, des communautés de commune, des départements, les chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, des associations, des comités de pêche, ERDF, l’Etat et même l’ICIRMON ! A l’ICIRMON, ce sont des conseillers généraux uniquement. Est-ce plus facile à prendre des décisions ? Ça être une autre question. 

Côté financement, peut-être qu’il est préférable de rester déconcentré… Certes qui dit association, dit cotisation. Mais en général, ça ne suffit pas. Et les subventions, ça fonctionne surtout lorsqu’on a un projet précis, pas pour un budget fonctionnel. 

Pour les deux campagnes de désenvasement qui nous intéresse, qui est le maître d’œuvre, le maître d’ouvrage ? Côté Nord donc sur le territoire du COEUR, c’est ERDF qui fait les deux à la fois. Le COEUR n’a pas la main. Côté Sud, l’ICIRMON est maître d’ouvrage et c’est la DDE qui met en œuvre. 

Autre critère, le projet de l’ICIRMON a coûté moins cher, deux fois moins cher, pour un volume curé légèrement supérieur. 

Alors ? 
© heckcareder
Dog on a weighing scale by © heckcareder
Eh bien, je vois mal comment départager ces deux établissements. En décentralisant, on perd sans doute en efficacité parce qu’on est plus nombreux à décider et que les accords, dans ces conditions, sont plus rares. Et puis on ne se bat pas tout à fait avec les mêmes outils : institutionnels, législatifs et financiers. Pour autant, en tant qu’usager, on a son mot à dire. Et on peut même être responsabilisé sur nos propres pratiques. Alors est-ce qu’on y perd, est-ce qu’on y gagne… sur le long terme, sur le court terme ? C’est à chacun d’en juger. Mais l’une et l’autre ne sont pas sans contraintes.

Sources :

Entretiens :
- Avec Alice Landais, membre de l’institut ICIRMON, le 7 mars 2008 à Dinan, dans les Côtes d’Armor
- avec François Lang, membre de l'association COEUR, le 22 octobre 2009 à Saint-Lunaire, dans l’Ille-et-Vilaine
et les sites Internet des deux établissements : COEUR et ICIRMON


Bibliographie sélective : 
COMMENT CA MARCHE ENTREPRISE, (2008), Maîtrise d’ouvrage/ Maîtrise d’œuvre, disponible à l’adresse http://www.commentcamarche.net/contents/projet/maitrise-ouvrage-maitre-oeuvre.php3
GEORGE Pierre, VERGER Fernand, (2006), 9ème édition, Dictionnaire de la géographie, Presse Universitaire de France : Paris
GOURMELEN Anne, (2003), Un fleuve côtier, la Rance : Impacts des activités humaines sur le milieu naturel, CRDP de Bretagne, disponible à l’adresse http://wwwcrdp.ac-rennes.fr/crdp_dossiers/dossiers/rance_patrimoine/sommaire.htm
LE PAYS MALOUIN, (12 septembre 2002), Qualité des zones de pêche à pied, Le pays Maloin : Saint Malo
LEVY Jacques, LUSSAULT Michel (dir.), (2003), Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Belin : Paris
SCHNEIDER Grégoire, (2001), 
« Le curage des sédiments des cours d’eau », p 146-147, in Courrier de l’environnement n°43