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300 mots et une sélection de références autour d'un sujet géographique

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Café géographique - Montpellier, une métropole en projet

Edit du 2 mars : Le compte-rendu officiel vient d'être publié en ces pages. Bonne lecture !
Imaginons un café géographique où un enseignant, souhaitant probablement être calife à la place du calife ou en mal de reconnaissance, décide de préparer SON café géographique en cours. Qu’il en vienne même à imaginer emmener ses étudiants. Et pourquoi pas leur faire préparer des questions à poser !
En face, mettons un enseignant, un second, mais celui-ci serait plutôt du genre à s’éterniser, à avoir du mal à quitter le monde des bisounours.
Évidemment, ils se connaitraient et les arguments ad hominem auraient du mal à être contenus. Plus on est de fou, plus on rit alors ajoutons un troisième intervenant, remplaçant lui-même, au pied levé, un homme politique empêché.
Devant la teneur des propos, nos étudiants s’endorment… consultent les derniers statuts mis à jours sur leur mur Facebook, pardon… Vexé, notre protagoniste number one s’insurge : « je suis étonné que parmi les étudiants de la filière urbanisme, venus en masse ce soir, et qui ont par ailleurs travaillé sur les documents de Montpellier 2040, aucun n’ait de question à poser ». Une fois, deux fois… ah une question. Nous vous écoutons… Ah raté, hors sujet. La prochaine fois, faites un effort de syntaxe s’il-vous-plaît.
Un tel café géographique serait fort triste. Oui, je le crois volontiers. Espérons que l’Arctique ne passionne moins les foules !
Ce que j’ai retenu : rien. Pas de faits, pas de données, que du blabla…
Mon compte rendu

Café géographique - Quel littoral pour le Languedoc-Roussillon d'ici à 2050 ?

Nouvelle ville, nouveaux cafés géographiques. Les géographes montpelliérains se retrouvent au café Riche. Ce soir, le match de football de Ligue des champions pressait le débat. Deux heures et demie tout de même… où le mot scénario cherchait son pluriel.
Ce que j’ai retenu : Il était question de prospective et donc d’une méthodologie peu employée dans les recherches académiques. Régis Morvan partageait volontiers ses outils à la table des discussions. Le public appréciait. En revanche, peu d’images ont filtré de ce littoral d’ici à 2050. La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement a conduit cette étude comme une aide à la décision : « si vous souhaitez cela, très bien, mais il va falloir vous bouger ! ». Une étude peu sexy qui s’est intéressée à un territoire nouveau, l’agrégation des communautés de communes côtières au sein de la région administrative. Pourquoi la Dreal a jugé bon de dessiner ce territoire ? Pour sa propre analyse, pour coller à un espace vécu, pour offrir une nouvelle circonscription à des stakeholders… L’ensemble des travaux de la Dreal sont consultables ici.
Mon compte-rendu


Radio kom.post

La rentrée radiophonique rend parfois morose. C’est comme ça. Les émissions ont un goût de déjà entendues. Votre émission fétiche reçoit Untel déjà entendu au sujet de la géopolitique du football, du conflit syrien et d’une cartographie des élections législatives en France depuis la Seconde Guerre Mondiale. A croire que les carnets d’adresses virtuels prennent la forme d’un réseau bien hiérarchisé.

Le star-system a encore eu la peau d’une ou deux émissions par grille d’antennes nationales. La diversité de l’expression radiophonique en prend pour son grade.

La nostalgie des radios libres nous gagne alors… Un peu comme un universitaire et mai 68. Que l’on n’a pas connu. Mai 68 comme le temps des radios libres. Oui, grossière erreur ! Ne parlons même pas de pousser le vice à assister, voir participer à un piratage éphémère et local des ondes.

Pirater mais pour dire quoi, pour faire quoi, pour diffuser quoi ?

Mouais, on y réfléchira un autre jour. L’expérience de Radio kom.post était désillusionnante : pirater pour nous proposer trois émissions cérébrales et nombrilistes.

What a Hundred Million Calls to 311 Reveal About New York
La radio piratait depuis La Panacée, à Montpellier dans le cadre d’une exposition intitulée Conversations électriques. La majorité des œuvres sont des cartes ou comportent des indications de lieux. La conversation qui n’implique par définition que des personnes est représentée par des paysages, par des lieux connectés. 

Chose curieuse mais qui ne nous paraît pas déraisonnable.

Ce n’est pas nécessairement une lubie d’artistes. Nos premiers mots sont souvent « tu es où ? », le téléphone portable au creux du cou.

Mais c’est remarquable.

Les Etats-Unis sont plus grands à l'Est qu'à l'Ouest

Le 4 juillet 2013, 19 heures, accompagnée d'un Zoom H4
Les États-Unis, c'est grand ! L'Etat Nord-américain s'étend en effet, sur 57 degrés de longitude. Il n'a pas été facile de s'accorder sur un temps standard.

Au XIXe siècle, il existe plus d'une 100aine d'horaires sur le territoire... Seulement les trains doivent arriver à l'heure ! Les gens délaissent alors l'église et la mairie et se conforment à la gare. Mais il existe plusieurs compagnies de chemin de fer aux États-Unis... Sinon, ce ne serait pas drôle !

Imaginez la gare de Buffalo : trois horloges. Le temps local, le temps de New York et le temps de Chicago.

Pour préciser un peu les choses... Chaque compagnie de chemin de fer a uniformisé, sur son réseau, l'horaire de ces trains... quelque soit l'étendue du réseau. Et cette heure correspond à l'heure du bureau central.

Dans ces conditions, difficile d'attraper sa correspondance... Et puis il devient aussi de plus en plus hasardeux d'aiguiller tous ces trains et d'éviter les collisions.

Il est temps de se mettre d'accord... Alors deux mouvements :

D'abord, un monsieur tout seul, Charles F Dowd. C'est un enseignant de New York. Il propose de découper le continent Nord-américain, comprenez les États-Unis et le Canada, en quatre bandes de 15 degrés de large.

De l'autre côté, nos compagnies ferroviaires toujours... Elles organisent des réunions communes afin de proposer une convention sur les horaires. C'est l'ancêtre de l'American railway association.
En 1883, ces patrons n'y tiennent plus et reprennent le plan de Dowd. Le jour même, les principales villes du pays adoptent ce nouveau système.

Il faudra attendre trente-cinq années, pour que le gouvernement fédéral officialise tout ça... Cette loi est une demande des compagnies ferroviaires car elles ne réussissent pas à se mettre d'accord sur les limites des quatre fuseaux.

Au début, il arrivait que le fuseau divise une grande ville en deux. Premier point...

Second point, les embranchements entre réseaux ferroviaires. Si ces fuseaux horaires pouvaient servir nos compagnies, ce serait mieux...

Il y a aussi l'heure d'été et l'heure d'hiver... C'est un joyeux bordel jusqu'en 1966.
L'heure d'été est utilisée durant les guerres mondiales pour économiser du charbon. Mais entre ces deux moments, chacun est libre de faire ce qu'il veut... chaque municipalité, comté et parfois, État. Si l'utilisation d'une heure d'été est décidée sur le territoire, reste encore à se mettre d'accord à quel moment doit-on avancer ou reculer nos montres...

Aujourd'hui encore, nous en avons un petit souvenir laissé par là, dans le coin, à gauche... L’État de l'Arizona n'a pas d'heure d'été... Sauf sa réserve de Navajo.


Le plan initial a bien changé. Il est assez remarquable que les fuseaux du centre et de l'est prennent beaucoup de place par rapport à l'heure pacifique et l'heure de la montagne. L'Est, c'est agrandit... C'est à l'époque le cœur économique du pays... Les compagnies ferroviaires tirent toujours plus loin à l'Ouest. Si elles avaient pu, elles auraient imposé l'heure New Yorkaise à Chicago.