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Journaliste en vadrouille sur les routes de France et de Navarre

Massilia















En partance pour Massilia, 

sa culture urbaine et musicale qui m’a tant forgée, 
ce lieu fascinant et les souvenirs d’un sacré gentleman

Transformer un lieu en objet d’étude n’est pas sans risque mais qui sait, les charmes de la cité seront rompre les automatismes académiques.

La diversité culturelle : une politique internationale menée par un front francophone

Extrait de mon travail de recherche en cours… Ma dernière lubie : associer géographie économique, radio et Suède. Tout un programme ! Donc une radio suédoise : Sveriges Radio, de son petit nom SR, c’est le radiodiffuseur public suédois. Ce qui m’intéresse : sa stratégie d’internationalisation…
Dès les années 1970 et l’accélération de la mondialisation, la particularité des biens et services culturels est affirmée ainsi que la nécessité de les sortir des seules lois du marché. Les travaux du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (Nomic) en sont une illustration et l’occasion de premières dissensions entre pays en développement et pays du Nord. La question est quelque peu délaissée jusqu’aux négociations présidant au traité de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 1993. Ce document devait entériner un régime de libéralisme économique. Plusieurs nations, au devant desquelles figurent la France et le Québec, s’inquiètent pour leurs productions audiovisuelles et cinématographiques. Elles contestent la marchandisation de la culture et craignent une américanisation graduelle des biens et services culturels. Leur position est défensive ; elle mobilise la notion d’exception culturelle. Néanmoins, les accords d’avril 1994 ne prévoient pas de dispositifs relatifs aux biens et services culturels. Cette mise à l’écart prive de droit les échanges internationaux de produits culturels et par conséquent, de mécanismes de règlement des conflits. Par ailleurs, elle semble provisoire. Il est nécessaire de proposer une approche positive et de la consacrer par des textes juridiques. La France est relayée par l’Europe dont la position est ambivalente dans la mesure où elle tente d’affirmer un régime d’exemption à l’échelle internationale tandis que l’application d’un tel projet est laborieuse en son sein, à l’échelle communautaire. Le Conseil de l’Europe adopte en 2000 une Déclaration sur la diversité culturelle. L’année suivante, l’Unesco inscrit la diversité culturelle patrimoine commun de l’humanité. Un cycle de négociations s’ouvre afin de transformer ces déclarations en un traité, un texte juridique contraignant. La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles est adoptée en 2005. 
Francophonie Grunge Flag by © somadjinn
Tandis que les Français et les Québécois défendaient leurs productions audiovisuelles et leurs œuvres cinématographiques respectives, les négociations de l’Unesco ont élargi la diversité culturelle aux biens et services culturels ainsi qu’au patrimoine, au folklore, aux habitudes alimentaires, aux musiques traditionnelles, etc.. L’organisation culturelle définit quatre orientations d’action pour la promotion de la diversité culturelle. Premièrement, elle facilite le dialogue des civilisations, à opposer au « choc des civilisations »* et promeut ainsi la paix. Ensuite, elle permet, à l’échelle nationale, de promouvoir la cohésion sociale, de profiter de la richesse du métissage. Alors que le développement n’est pas synonyme de croissance économique, la prise en compte des expressions culturelles favorise, troisième élément, le développement et notamment la durabilité des projets de réduction de la pauvreté. Enfin, la culture est aussi un marché. Cette dernière orientation qui intéresse particulièrement ce travail de recherche introduit le concept d’industries culturelles compris comme l’ « ensemble des activités intellectuelles et artistiques considérées sous l’angle de leur importance économique, de leur marché ». Le traité tolère et soutient les politiques culturelles engagées par les Etats afin de préserver la pluralité culturelle de l’espace mondial. Il n’en détaille pas les modalités. A ce jour, cent-seize Etats ont ratifié la Convention. La Suède a adopté le texte le 18 décembre 2006. L’absence des Etats-Unis, pourtant largement visés par ce document juridique, restreint la portée de ce texte. Depuis 2005, peu d’avancées sont répertoriées. 

Sources :
UNESCO, (20 juin 2007), Diversité culturelle, disponible à l’adresse http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=34321&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
UNESCO, (mars 2011), Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Paris, 20 octobre 2005., disponible à l’adresse http://portal.unesco.org/la/convention.asp?KO=31038&language=F

Bibliographie sélective :
DERIEUX Emmanuel, GRANCHET Agnès, (2010), Droit des médias - Droit français, européen et international, LGDJ : Paris, 1146 p
HERAULT Bruno (dir.), (2007), « Mondialisation et diversité culturelle », p 1-4, dans Les dossiers de la mondialisation, n° 6
* HUNTINGTON Samuel P., (1996), The Clash of Civilisations and the Remaking of World Order, Touchstone : New-York, 368 p