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Contours de la géographie en Suède

 KRICHEWSKY Léna, MILHAUD Olivier, PETTINAROLI Laura, SCOT Marie (dir.), (2007), Guide de l’étudiant européen en sciences sociales, Belin : Paris
Ce petit livre bleu synthétise quelques expériences Erasmus afin de guider les nouveaux étudiants dans cette aventure. Dans le cadre de l’épistémologie, cet ouvrage nous offre un panorama de la géographie en Europe. Chaque pays présente une communauté, ses grands noms, une discipline plus ou moins académique, des spécificités. Après un échange de 10 mois à l’université de Stockholm, je tente l’exercice pour la géographie en Suède.
2 Contours de la géographie en Suède

     En Suède, comme dans l’ensemble des pays nordiques, la géographie appartient aux sciences de la terre. Les géographes suédois ont su profiter de l’émergence des sciences de l’environnement afin de consolider leur rôle dans la société. Au sein du Geovetenskapens hus, un département de géographie humaine Kulturgeografiska est délimité. Le terme de géographie est souvent restreint à l’usage de ce département. Malgré son institutionnalisation, la géographie n’est qu’une option du cursus secondaire. Par conséquent la géographie humaine, méconnue des étudiants, forme de petits effectifs mais un meilleur encadrement.

     Tout comme les géographes français, les Suédois s’attachent à conserver un large champ disciplinaire. La spécificité suédoise est la Time Geography initiée par Hägerstrand. Pour quelques applications françaises, on pourra consulter les travaux de Sonia Chardonnel à Grenoble. Cependant, cette démarche plutôt quantitative demeure ponctuellement utilisée au sein des recherches universitaires. La géographie du genre, d’origine anglo-saxonne, est incontournable dans les recherches suédoises. Ces deux approches géographiques s’illustrent au sein des projets d’aménagement du territoire, toujours lié à la géographie.

    A l’université de Stockholm, l’historical geography, également en provenance du monde anglo-saxon, bénéficie d’une équipe de recherche propre. Elle s’attache à une géographie de l’histoire, à l’épistémologie au travers d’outils mobilisés par les historiens (la carte, le cadastre, le carnet de voyage), au paysage comme une superposition de périodes historiques. 

     L’absence de la géopolitique interroge encore les Français. Certes Kjellen était suédois mais c’est au contact de la géographie allemande qu’il établit le terme de geopolitik. Les geopolitics anglo-saxonnes, qui ne sont pas proprement géographiques, n’ont pu intégrer le cursus suédois. La géographie suédoise est-t-elle hermétique à l’étude du politique ? Pas tout à fait, la political ecology, toujours en provenance du monde anglo-saxon, est mobilisée dans des études rurales des Suds.


     L’outil du géographe suédois est le SIG qui suppose une maîtrise des outils de cartographie ainsi que des statistiques. On insiste aussi sur la « mise en page » du SIG afin de communiquer vers un public non-connaisseur. Les étudiants de licence reçoivent en moyenne 60 ECTS d’enseignements méthodologiques ce qui leur assure des débouchés sur le marché du travail. La France étant une exception, il n’existe pas de cursus « professionnalisant » en Suède. 

    La géographie communique avec d’autres sciences : les sciences de la vie, la chimie, la physique, l’informatique. A Stockholm, il existe des passerelles entre les bâtiments. La géographie humaine communique plus facilement avec la démographie, parfois avec l’économie. 

     Les géographes suédois s’imprègnent des courants qui traversent la communauté anglo-saxonne. La revue Human Geography est publiée en langue anglaise. Les équipes universitaires scandinaves et nordiques sont aujourd'hui supplantées par de plus larges programmes européens. Ainsi Brita Hermelin et Lukas Smas participent National, European and Global Networks.


Bibliographie sélective :
KRICHEWSKY Léna, MILHAUD Olivier, PETTINAROLI Laura, SCOT Marie (dir.), (2007), Guide de l’étudiant européen en sciences sociales, Belin : Paris


NB : Pas de - 1 Brève histoire de la géographie en Suède -, je n'ai pas les connaissances pour l'écrire.