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No 106 - Master Chef


Ouagadougou, le 2 septembre 2010, 23h 

Si, si 

Les émissions médiocres font parties intégrantes de mon voyage en immersion. D’abord TF1 appartient au profil médiatique de nos amis les riches. Je m’explique : parmi un panel très diversifié de médias, chacun concocte son cocktail (une émission de radio fétiche dans la voiture, un journal télévisé à table, un site d’information au bureau, etc.). C’est pour tout le monde pareil : riches comme pauvres, Africains comme Occidentaux… sauf que les riches ont souvent un plus large choix. Et chez de nombreux riches burkinabé, TF1 est dans ce cocktail. 

Et ensuite, j’adore la cuisine et je n’ai pas touché une casserole depuis le 17 juillet et que ce sont là les limites de l’immersion. On se met en quatre pour me servir, ils sont loin d’imaginer que j’aimerais apprendre à préparer la sauce arachide. Et je fatigue un peu à force de vexer les gens. 

Donc Master Chef, je n’ai pas aimé. Je vous épargne une critique gnan-gnan ; d’autres le font pour moi. Il m’a quand même semblé discerner une contradiction dès le concept : cuisiner et changer de vie, comme une impression de 18 000 désespérés de la vie. Et puis tant qu’à aimer les réflexions bien acides, autant profiter d’un vrai personnage (donc fiction) de Gordon Ramsay. En plus on apprend l’anglais. 
Pour la petite histoire, e-foule, je dis souvent à mes proches : « Tu sais, un jour, je plaquerais tout, j’ouvrirais mon restaurant et j’y afficherais mes beaux diplômes au mur ». Pour que papa saute au plafond ou pour mettre les deux pieds dans la réalité, c’est un petit effet que j’aime bien. Parce que soyons réalistes, les beaux diplômes ne font pas toujours vivre et surtout ne rendent pas nécessairement heureu/se(x). 

Mais soyons réalistes toujours : 18 000 personnes qui souhaitent ouvrir leur restaurant… Et puis, j’ai été sensible à la question fondamentale « est-ce-que tu penses sincèrement pouvoir ouvrir un restaurant avec la cuisine que tu fais ? ». Alors, entre nous, on va dire que je vais m’écraser, la cuisine restera un passe temps pour le bonheur (ou pas) des amis, de la famille et des goûters géographiques. Ah oui, un jour il faut que je vous parle des goûters entre géographes.

No 104 - Premiers essais studio


Ouagadougou, le 2 septembre 2010, 11h 

C’est non sans fierté que le petit être fragile a aujourd'hui poussé les portes du studio d’enregistrement. Bon d’accord, je les avais enfoncé plusieurs fois, oui comme Kool Shen et Joey Starr, pour amener une annonce d’un reportage ou une dépêche hyper méga essentielle dans une page internationale. 


Mais cette fois-ci, je les ai poussées tout gentiment et j’ai pu m’installer, casque sur les oreilles, pour enregistrer mes dossiers, mes dépêches. Je quitte mon stage demain ? Ah oui, c’est vrai mais mieux vaut tard que jamais. 


Alors un peu impressionnée, j’ai commencé la lecture de mes petits papiers sauf que voilà, à la radio, seule ta voix fait la gueule, la joie, la surprise, le mépris, la déception, l’incroyable. Quelques notions techniques me manquent. Par exemple, en mode lecture normale d’un texte, il est quasi impossible d’entendre la fin de mes phrases, quelque peu embêtant. Nouvel essai, en mode théâtral et impossible de me suivre pour mes auditeurs (la rédaction, j’entends) parce que je parle trop vite. 


Nouveau stage nécessaire… ou je pourrais tenter le podcast sur mon blog !

No 103 - Flatteries


Ouagadougou, le 1er septembre 2010, 17h 

Depuis lundi, les choses sont claires : je clos mon stage vendredi. Chacun prétend m’avoir apporté le bonheur, la joie et l’allégresse. Mission accomplie ! J’aimerais pourtant leur préciser deux, trois choses mais l’affaire a tourné au désastre ce matin : 12 contre le petit être fragile, c’était pas trop du juste… 

La date fatidique approchant, les flatteries en tout genre se font plus denses. Aujourd'hui, c’était une statuette représentant un caïman et son petit ; une oreille attentive à mes épanchements type psychologie de comptoir ; un éloge à mon nom… Pour obtenir ? une adresse, un mail, un correspondant, un projet, un contact, de l’argent… mais pas de sourires. 

Et j’aurais souhaité que les gens cessent leur fantasme et qu’ils envisagent la Blanche dans la vraie vie, avec des réalités différentes, certes, mais qui comporte aussi ses enjeux. Oui, je conseille la quête de signatures sur une convention de stage à l’étranger (ni en ambassade de France, ni dans une multinationale française) avec 56 heures de travail hebdomadaire. Ou encore la recherche de 1 200 €, non, l’argent ne tombe pas dans les mains des Blancs. 


Je ne me fais pas d’illusions. Après Mélanie, la rédaction aura Amarande. Mais je ne suis pas venue défendre l’image de la France. Je suis venue apprendre et ils ont refusé de m’enseigner leur savoir-faire.

No 99 - Le monde à l'envers


Ouagadougou, le 30 août 2010, 11h 
Dans l’euphorie du jour, caractérisé par la venue de M Baba Hama, le nouveau stagiaire (un Gabonais qui étudie à Lomé) m’a demandé de lui expliquer le bâtonnage. 

Sous les yeux d’Harouna Sana, je me suis donc exécutée. La stagiaire explique au stagiaire.