Edit du 30 mars : Le compte-rendu officiel vient d'être publié en ces pages. Bonne lecture !
Aucuns des deux intervenants de ce soir n’étaient géographes. Ce qui ne retire en rien à la qualité de ce café. Le sujet était vaste et notre temps compté pour se familiariser avec l’Arctique, sa géographie, son environnement, ses populations, pour ensuite discerner ces fameux enjeux miniers puis tenter d’apprécier les conséquences de tout cela. Vaste programme !
Ce que j’ai retenu : L’alimentation des hommes comme celle de la faune arctique change. Est-ce une conséquence du développement d’exploitations minières ? Il semblerait. Dans quelle mesure ? Ce sera plus difficile à évaluer. Voilà l’un des nombreux résultats des études du CNRS dans cette région du Nunavut.
Maintenant si l’alimentation a retenu mon attention, c’est parce qu’il m’a semblé que l’on pouvait dérouler cette histoire précisément, par ce bout de laine. Déformation professionnelle s’il en est. Les mines produisent de la poussière sur les mousses et lichens des alentours. Elles altèrent alors l’alimentation du gibier, maillon de la chaîne alimentaire jusqu’à nous. Ce même gibier s’éloigne des installations humaines car une route lie désormais cette communauté au Sud, de manière permanente. Le trafic ainsi généré conduit à une modification des trajectoires des troupeaux. Ca, c’est côté chasse et de ce fait, alimentation traditionnelle. Les exploitations minières, outre des infrastructures, procurent une ressource pécuniaire. L’offre alimentaire, qui repose sur un régime alimentaire dit du « Sud », est par ailleurs renforcée grâce à l’approvisionnement plus régulier de l’unique supermarché. Ce changement de régime n’est pas sans conséquences. Le nombre de maladies cardio-vasculaire a explosé. Nouveauté également, cette dichotomie entre alimentation traditionnelle et alimentation du Sud qui divise des membres d’une même communauté, des générations d’une même famille, etc.. Et ainsi de suite, l’histoire peut être déroulée.