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Des crêpes, des galettes et des Bretons

© Ink + Wit
© Ink + Wit
Le 26 février 2012, 17 heures, accompagnée d'un Nagra Ares-C
A Quimper, il y a un chouette jeu à faire. Quelques jours avant ton excursion en ces contrées bretonnes, tu interroges tes amis bretons ou bretonnisants, non ce n’est pas du tout pareil. « C’est où la meilleure crêperie ? » Périple des papilles garanti ! 

Il se trouve que dans une vie précédente, je fus crêpière. Dans les marches de Bretagne. Ce No Man’s Land que tu identifies facilement sur des cartes électorales (plutôt résultats par communes). Une zone sous influence du Poitou et de la Bretagne. Alors en matière de crêpes et de galettes, le terroir est fort perturbé par ces dominations culturelles ainsi que par un impératif économique : attirer le chaland parisien. Nous faisons donc des choses salées, d’autres sucrées, certaines au sarrasin. Nous appelons ces choses des crêpes ou des galettes, c’est selon… le client. Pas de quoi s’offusquer ! 

A Quimper, ils ne font que des crêpes. Avec des choses au sarrasin dedans, hein. On est en Bretagne quand même. Mais a s’appelle des crêpes. Il parait que c’est comme ça dans la Basse Bretagne. 

La Basse Bretagne ? Parce qu’il se trouve que le lieu dont je te parlais au dessus, oui le No Man’s Land, est parfois appelé Basse Bretagne… par les Bretonisants. La règle veut que les hautes et basses quelque chose soient une question d’altitude. Mais tu connais les Bretons : la Basse Bretagne est plus haute que la… Haute. Bien des gens pensent que c’est une question d’orientation Nord/ Sud. Bah oui, une en haut, une en bas. D’où les Bretonnisants de ma zone, parce que nous, on est en bas. Sinon, c’est une question de langue. Non, on ne parlait pas breton dans toute la Bretagne… Oui, le jour où les Bretons, ce seront déjà mis d’accord. Bref, les crêpes de sarrasin étaient fort bonnes !

No 109 - La pomme cannelle


Ouagadougou, le 9 septembre 2010, 17h

Dimanche est arrivé un sachet d’artichauts dans la cuisine de Tampouy. D’accord, j’ai fait quelques efforts quand à l’avocat qui est rudement bon, ici, au Burkina Faso. Mais l’artichaut n’est pas envisageable. 



Sauf que l’artichaut pousse dans des arbres comme dans celui-ci à Banfora. Et la curiosité a bien fini par l’emporter en ce jour. Bien qu’évitant d’approcher ce sachet, les artichauts m’ont été proposés au goûter. Au goûter ? J’ai joué la touriste niaise, très joli rôle mais bien pratique en situation critique. Cette chose, semblable à un artichaut est une pomme cannelle et c’est tellement bon… No comment, huitième semaine d’un voyage au rythme quelque peu différent de mon quotidien de géographe de cabinet ? non, c’est une insulte tout de même ! Mais légèrement épuisant ?

No 106 - Master Chef


Ouagadougou, le 2 septembre 2010, 23h 

Si, si 

Les émissions médiocres font parties intégrantes de mon voyage en immersion. D’abord TF1 appartient au profil médiatique de nos amis les riches. Je m’explique : parmi un panel très diversifié de médias, chacun concocte son cocktail (une émission de radio fétiche dans la voiture, un journal télévisé à table, un site d’information au bureau, etc.). C’est pour tout le monde pareil : riches comme pauvres, Africains comme Occidentaux… sauf que les riches ont souvent un plus large choix. Et chez de nombreux riches burkinabé, TF1 est dans ce cocktail. 

Et ensuite, j’adore la cuisine et je n’ai pas touché une casserole depuis le 17 juillet et que ce sont là les limites de l’immersion. On se met en quatre pour me servir, ils sont loin d’imaginer que j’aimerais apprendre à préparer la sauce arachide. Et je fatigue un peu à force de vexer les gens. 

Donc Master Chef, je n’ai pas aimé. Je vous épargne une critique gnan-gnan ; d’autres le font pour moi. Il m’a quand même semblé discerner une contradiction dès le concept : cuisiner et changer de vie, comme une impression de 18 000 désespérés de la vie. Et puis tant qu’à aimer les réflexions bien acides, autant profiter d’un vrai personnage (donc fiction) de Gordon Ramsay. En plus on apprend l’anglais. 
Pour la petite histoire, e-foule, je dis souvent à mes proches : « Tu sais, un jour, je plaquerais tout, j’ouvrirais mon restaurant et j’y afficherais mes beaux diplômes au mur ». Pour que papa saute au plafond ou pour mettre les deux pieds dans la réalité, c’est un petit effet que j’aime bien. Parce que soyons réalistes, les beaux diplômes ne font pas toujours vivre et surtout ne rendent pas nécessairement heureu/se(x). 

Mais soyons réalistes toujours : 18 000 personnes qui souhaitent ouvrir leur restaurant… Et puis, j’ai été sensible à la question fondamentale « est-ce-que tu penses sincèrement pouvoir ouvrir un restaurant avec la cuisine que tu fais ? ». Alors, entre nous, on va dire que je vais m’écraser, la cuisine restera un passe temps pour le bonheur (ou pas) des amis, de la famille et des goûters géographiques. Ah oui, un jour il faut que je vous parle des goûters entre géographes.

No 85 - Des ignames


Ouagadougou, le 17 août 2010, 21h 

Parlons gastronomie. 

Yum Yam by ~WingLeChin 
Lors du dîner, j’ai découvert les ignames. 

Les Burkinabè mangent donc de la viande mais aussi des chenilles. Lorsque que la saison des chenilles arrive dans le Sud-Ouest du pays, les habitants ne consomment plus de viande. 

Le plat préféré au pays est le , accompagné d’une sauce. La sauce gombo effraie un peu le touriste par son aspect vert gluant mais le peut être consommé avec une sauce oseille ou des épinards. Dans le rayon des céréales, on retrouve l’atieke, le founiou. Néanmoins, le riz demeure la céréale la plus consommée. Toutes les céréales sont accompagnées d’une sauce, la sauce arachide est ma préférée. En encas, les gens grignotent des arachides ou du maïs grillé (c’est la saison). 

Parmi les légumes et légumineuses, on mange des pommes de terres, des ignames, quelques haricots verts, des courgettes, des patates douces et des allocos. Chez nos amis les riches, on retrouve parfois une entrée, à la mode occidentale, composée de salade, maïs, tomates, concombre, oignons et avocat

Le 18 juillet, je n’aimais pas l’avocat. Aujourd'hui, j’en mange tout plein. L’avocat est un gros fruit rond à la peau lisse. Sur les étales, je ne le repère jamais. 

Du côté des fruits, on mange de la pastèque, des oranges, des tangelos, des papayes, des mangues, des bananes. Néanmoins les fruits sont rares malgré la saison de l’hivernage. Alors en dessert, on mange également la dégué.