Le premier texte constitutionnel affirmant la liberté d'expression est suédois et date de 1766. Ce texte qui fait encore la fierté des Suédois et des Finnois est-il une curiosité d’un royaume dont la puissance s’amenuise depuis le règne de Charles X ? Existe-t-il une conception nordique de la liberté d’expression ? Ou bien le Freedom of Press Act est le fruit d’une circulation des droits parmi les royaumes européens au XVIIIe siècle ?
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Anders Chydenius, rédacteur du texte de loi, est un membre du clergé, peu éduqué mais grand lecteur des écrits de l’université de Turku. Son souci premier est la liberté de commerce dans le Golfe de Botnie pour ses riverains et l’abolition du privilège de la capitale. Mais les difficultés des débats l’amènent à penser que la publicité des affaires de l’Etat et la liberté d’information sont primordiaux avant toute prétention à la liberté. La victoire des Bonnets l’entraîne à Stockholm où il affine ses idées au contact d’Arckenholtz et Nordencrantz. Pour ces hommes, l’Angleterre a aboli la censure en 1694 mais aucune construction juridique positive ne garantit son retour sous quelques formes possibles. Il est ainsi essentiel d’affirmer la liberté de la presse et d’ajuster, en second ressort, des limites à celle-ci. En outre, le texte n’assure pas la seule liberté de la presse et des écrits mais défend aussi le libre accès aux documents publics. Cette particularité, dite nordique, explique par ailleurs la préférence de WikiLeaks pour ces ordres juridiques. Elle s’inscrit dans le contexte suédois du XVIIIe siècle alors que plusieurs puissances étrangères manipulent les membres des partis à grand renfort de corruption.
Le texte présente aussi quelques limites. Les trois premiers considérants du texte restreignent la liberté de la presse sur les dogmes religieux, la Constitution, la famille royale, le gouvernement. Avant même l’abolition de la Constitution par le jeune Gustave III, le texte montrait aussi ses faiblesses c'est-à-dire son seul attachement aux écrits et non à l’expression dans son ensemble.
Bibliographie sélective :