No 72 - Paranoïa


Ouagadougou, le 11 août 2010, 23h 

Depuis ma mésaventure du taxi, je suis paranoïaque. Chaque Burkinabè pourrait profiter de ma faible expérience et connaissance du pays. Les commerçants m’agacent mais je n’ai que peu de contacts avec eux. L’essaim de jeunes hommes qui cherchent leur billet pour la France, je gère. 

Mes derniers soupçons portent sur le chef de rédaction. Il m’inscrit constamment dans les reportages politiques et demande un compte-rendu et une analyse pour chacun d’eux. En pleine période électorale, j’ai peur qu’ils emploient le nom de leur petite Frenchy pour se prononcer. Ce ne serait pas la première fois qu’un maître de stage utilise un stagiaire à des fins peu orthodoxes. Les géographes connaissent cette situation dans la cartographie, les SIG. Néanmoins, je pense que la radio pâtirait d’une telle initiative. Quel est le risque réel au Burkina Faso ? La presse est officiellement libre mais nous sommes à l’approche des élections présidentielles et le climat est plutôt incertain. Je n’ai pas relevé d’incidents seulement les journalistes s’autocensurent de manière extrême. Le Burkina Faso est très loin de la démocratie.


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