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Journaliste en vadrouille sur les routes de France et de Navarre

No 64 - Brûlée


Ouagadougou, le 7 août 2010, 18h 

Toute motivée, je quittais ce matin la maison pour le grand marché de Ouagadougou, pour un marché entre filles. 

Sauf que je ne suis pas entrée dans le marché et que j’ai attrapé un énorme coup de soleil. Nous avons préparé la rentrée scolaire des jeunes enfants avec des fournitures scolaires et des vêtements de mode occidentale. Ce n’était pas tout à fait la vie ouagalaise que je souhaitais découvrir mais il s’agit d’une réalité comme une autre et je me laisse bercer en mode immersion.

No 63 - La semaine en bref


Ouagadougou, le 6 août 2010, 20h 

En cette fin de semaine, le bilan est plutôt maussade. Durant les trois premiers jours, l’équipe de rédaction m’a très consciemment mise à l’écart alors qu’Harouna Sana (le maître de stage) régnait. Une absence de confiance poussée à l’extrême puisqu’il ne m’était pas permis de saisir un texte. Peut-être aussi une manière d’observer comment le petit être fragile allait se comporter alors qu’on ne lui prêtait aucune attention. 

Prenant mon mal en patience, j’ai gentiment digérer les dépêches. 

Jeudi était donc férié et le chef de rédaction a semblé se réveiller m’accusant presque de ne pas réaliser le journal pour mon maître de stage. Malheureusement le mimétisme ne fait pas tout et après une semaine et demie de stage, il reste difficile d’élaborer un conducteur pour le technicien. Malgré mes questions et les réponses que l’on m’a proposées, je ne comprends pas la logique dans l’ordre des éléments dans un journal. 

L’après-midi, Harouna Sana avait pu larguer de nombreuses ouailles et j’ai commencé mon programme de la semaine : la rédaction de dossiers. Jeudi soir, j’ai donc rédigé mon premier dossier, sans explications aucune, sur les inondations au Pakistan. 

Et puis vendredi, surprise, j’ai rédigé un dossier sur la commémoration des 65 ans d’Hiroshima, enregistré pour le journal.

No 62 - De retour en France, je me ferai végétarienne


Ouagadougou, le 6 août 2010, 20h 

Le petit être fragile n’a jamais autant consommé de viande de sa vie. 

Contrairement à l’image persistante de pays sahélien qui colle au Burkina Faso, les Burkinabè consomment énormément de viande. Du mouton, du bœuf, de la volaille, du porc… c’est la gamme de viande courante du village à Ouagadougou. Et tout se mange. 

La chaîne de transformation de la viande est grandement raccourcie. Au village, ton voisin tue le bœuf dans l’après-midi, tes tanties et cousines le préparent, tu le manges le soir. A Ouagadougou, quelques intermédiaires sont intervenus : le producteur, le transporteur, le marchand. Mais tout ne change pas. Au maquis, l’homme dépiaute la bête avant de la braiser au charbon. Alors le petit être fragile est bien loin de son milieu aseptisé et de ses règles européennes. Et elles me manquent sacrément ces réglementations européennes, les armoires réfrigérées des marchés, les normes sanitaires.

No 61 - Hiroshima, il y a 65 ans...


Ouagadougou, le 6 août 2010, 13h 

Au 13h de Romaine Zidouemba, j’ai écrit huit brèves de l’actualité internationale mais surtout un mini-dossier sur la commémoration du 6 août 1945. 

# Au Japon/ la communauté internationale a commémoré aujourd'hui le 65ème anniversaire du bombardement nucléaire de la ville d’Hiroshima/ qui avait fait 140 000 morts// Pour la première fois/ des représentants des Etats-Unis/ de Grande Bretagne/ de France et le secrétaire général des Nations Unies ont assisté aux cérémonies// 

Plage 

# Le 6 août 1945/ pour la première fois de l’histoire/ l’arme nucléaire était utilisée à Hiroshima/ au Japon/ par les Etats-Unis pour mettre fin à la Seconde Guerre Mondiale// L’explosion avait tué 140 000 personnes// 3 jours plus tard/ soit le 9 août/ une nouvelle bombe nucléaire américaine touchait la ville de Nagasaki/ faisant 70 000 morts// Aujourd'hui/ la communauté internationale a commémoré la tragédie lors d’une célébration à Hiroshima/ présidée par le maire de la ville/ en présence des représentants de 70 nations// Pour la première fois également/ un officiel américain/ a assisté à la cérémonie// L’ambassadeur auprès du Japon/ John Roos/ a déposé une gerbe en mémoire de toutes les victimes de la Seconde Guerre Mondiale// La France et la Grande Bretagne/ alliés des Etats-Unis dans ce conflit/ se sont aussi déplacés/ ainsi que le secrétaire général des Nations Unies// Hier/ Ban Ki-moon/ en visite à Nagasaki/ a insisté sur la nécessité d’une dénucléarisation mondial// Le désarmement nucléaire est réclamé par le Japon/ et soutenu par Barack Obama// En avril 2009/ le président américain avait appelé à un monde sans armes nucléaires// Le discours de Prague lui a valut le prix Nobel de la paix la même année// 

De telles avancées n’ont pas été jusqu’à l’enregistrement du dossier. C’est donc Mahmadi Kounkorgo, jeune journaliste qui m’a offert un thé ce matin.

No 60 - Seule


Ouagadougou, le 5 août 2010, 21h 

Pour la première fois, en bientôt trois semaines, je me trouve seule. Seule, seule sans domestiques, sans familles, sans enfants dans mes parages… Je respirerai presque ! 





J’ai changé de famille ce soir. J’ai donc quitté les trois effroyables gosses nourris à la télévision pour une famille chrétienne avec deux enfants léthargiques. Toujours dans les extrêmes…

No 59 - La coupe du Faso


Ouagadougou, le 5 août 2010, 16h 

Cette après-midi, c’est la finale de la coupe du Faso : Union Sportive des Forces Armées face au Racing Club de Bobo-Dioulasso. Les tribunes sont désespérément vides dans le stade du 4 août, à Ouagadougou alors que l’entrée au match était gratuite.

No 58 - Aujourd'hui, c'est férié


Ouagadougou, le 5 août 2010, 15h

Et les Burkinabè savent tout juste pourquoi. Je m’explique.

Aujourd'hui on fête l’indépendance mais non la fête nationale du 11 décembre. Seulement les festivités du cinquantenaire de l’indépendance se feront le 11 décembre, qui commémore la proclamation de la république en 1958. Ce qui s’ajoute à une autre confusion entre le 4 et le 5 août : le 4 août, on fête la révolution de 1983 ou encore le changement de nom de la Haute Volta pour le Burkina Faso, un an plus tard.

Sinon, je travaille aujourd'hui. La radio ne s’interrompt pas en ce jour !

No 57 - Au menu


Ouagadougou, le 4 août 2010, 9 h

Au menu du journal de 13h ce jour :

- remise du rapport du CFC au PS
- lancement de la campagne « une famille, un arbre fruitier » de la fondation Blaise Compaoré pour la paix
- conférence de l’UBS
- visites de mines d’or à Bourg Zanga
- reconduction des éléments de Conakry
- reconduction du final de la campagne pour la lutte contre le paludisme en milieu scolaire
- page internationale
- sport
- revue
- chronique société

présentation d’Harouna Sana

No 56 - Délestage


Ouagadougou, le 3 août 2010, 22h 

L’électricité vient d’être interrompue sur la capitale du Faso. Le riche comme le pauvre se trouve plongé dans le noir. Quoique… 


Les délestages d’électricité sont fréquents dans le pays, plus rare dans la capitale. Cependant au cours des mois de février, mars, avril, Ouagadougou a souffert de ces interruptions du courant. 

La production d’électricité du pays est tout juste suffisante et le moindre incident engendre des problèmes de production. La distribution de l’électricité est l’objet de la société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL). Elle est encore du domaine public mais son monopole est remis en cause en 1998 puis un processus de privatisation est engagé en 2001. Dans les faits, l’entreprise reste une entreprise publique.

No 55 - Une équipe de rédaction


Ouagadougou, le 3 août 2010, 12h40 

Le maître de stage a solennellement déclaré qu’il n’avait besoin de personne pour écrire les brèves de son journal et qu’il préférait écrire lui-même les annonces des reportages. Chacun en a pris pour son grade dans l’équipe. 


Bienvenue dans le monde réel du travail en équipe au cœur d’une rédaction. Le journaliste se nomme Harouna Sana. 

Petit tour de table de l’équipe de rédaction


Le chef reportage se nomme Ibrahim, assisté par Nicole L. Ki. Mon maître de stage est Harouna Sana, star du 13h et 19h. Lors de ces absences, il est remplacé par Prosper Da. Le plus ancien de la maison est Ibrahim Zongo. Ensuite l’équipe est composé de Romaine Zidouemba, Lydia , Mathieu Somda, Simplice Barro, Mahmadi Kounkorgo, Zougouri Kosso, Baoula, Issa Napon. Et parmi les stagiaires, on retrouve Laurentine, Pinaï, Sylvie et Dimitri.

No 54 - Encas


Ouagadougou, le 3 août 2010, 11h 

Aujourd'hui, à l’encas, ce sont des arachides non bouillies, non grillées, non salées. L’équipe a bien rigolé dans mes tentatives pour ouvrir ces petites capsules.

No 53 - Anti-paludisme


Ouagadougou, le 2 août 2010, 22h

La bonne nouvelle du jour, c’est que je réagis au traitement anti-paludisme. Depuis trois jours, j’ai des nausées et vomissements dans l’heure qui suit la prise du comprimé. Mais le petit être fragile va devoir supporter parce que le paludisme est répandu en cette saison pluvieuse.

No 52 - Routine


Ouagadougou, le 2 août 2010, 13h30 

Aujourd'hui, le maître de stage, Harouna Sana, est de retour et aujourd'hui, je n’ai pas de brèves au journal. 




Les stagiaires canadiens de la radio Munyu, rencontrés lors de ma première semaine, sont venus visités les locaux de la radio. Ils repartent aujourd'hui chez eux après deux mois et demi en immersion totale au Burkina. Ils semblent un peu fatigués.


No 51 - Comme un lundi


Ouagadougou, le 2 août 2010, 9h 

Dans l’équipe de rédaction, ils étaient presqu’heureux de me revoir ce matin : ils ont eu sacrément peur que j’abandonne mon stage. Pourquoi donc ? parce qu’ils ne sont pas très sympathiques ou parce que je suis un petit être fragile blanc.

No 50 - Consolation


Ouagadougou, le 1er août 2010, 22h 

D’un côté, j’ai libéré les domestiques de ces trois enfants-télé…

No 49 - Le mal du pays


Ouagadougou, le 1er août 2010, 8h 

Ce matin, réveil avec le mal du pays : j’en ai marre de regarder les dessins animés, volume 45 à longueur de journée sur Canal Satellite. J’en ai marre de faire la baby-sitter pour une pignouse. J’en ai marre de serrer des mains avec des « ça va ? ».