La bibliographie et le(s) lieu(x) de publication

Rentrée du 5 janvier 2011 (à la fac, hein), 15 heures, M Derieux :
Tiens, tu sais, lorsque tu réalises ta charmante bibliographie à l’issue de chacun de tes devoirs, tu as parfois un souci avec la littérature anglo-saxonne : il y a deux lieux d’édition. A croire que l’on t’en veut vraiment ! Le plus souvent, tu lis New York et Londres (chez Routledge en particulier), à la rigueur New York et Toronto. Mais parfois c’est Northampton et Londres, chez Edward Elgar. Northampton… mais c’est où ça ? Dans le Massachussets, très cher.
  
Que faire face à un tel déchaînement des éléments contre toi à une demi-heure de rendre ton papier ? Tu prends le lieu d’édition aux Etats-Unis. Et il y a une logique, je t’explique : 

Il ne t’aura pas échappé qu’il existe des droits de propriété intellectuelle et des droits de propriété industrielle. Les Etats-Unis apprécient et protègent des droits de propriété industrielle, la propriété intellectuelle les passionnent moins. Ils ont ainsi tardé à ratifier la Convention de Berne, premier texte de droit international des médias. Les Etats-Unis ratifient en 1989 cette convention de 1886. Mais, il y a toujours un mais, la Convention de Berne prévoit dans son article 3 de protéger « en vertu de la présente Convention : » 
« b) les auteurs ne ressortissant pas à l’un des pays de l’Union, pour les œuvres qu’ils publient pour la première fois dans l’un de ces pays ou simultanément dans un pays étranger à l’Union et dans un pays de l’Union. » 

Fichtre, c’est bougrement intelligent. Les auteurs Etats-uniens ont donc pris pour habitude de publier, de manière un peu fictive, leurs ouvrages aux Etats-Unis et en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis et au Canada. On se couchera tellement moins bête ce soir.

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